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ABC des Oratoires

26 janvier 2014

ABC DES ORATOIRES

 Ce Blog se propose de vous décrire et d'illustrer l'évolution des oratoires des temps préhistoriques jusqu'aux oratoires chrétiens de notre époque, en passant par les cultes gaulois, puis gallo-romains. 

Blog en cours de rédaction!



 Bien avant l'annonce du Dieu Unique des Juifs, révélé par le Messie pour les Chrétiens, le ciel de la Gaule n'était pas vide, mais connaissait même le trop plein de divinités. Toutes ces peuplades qui nous ont précédé étaient extrèmement pieuses, les Dieux et les Déesses étaient partout et rythmaient la vie de tous les jours. Quand les prédicateurs chrétiens sont arrivés il leur a fallu mener un long combat pendant plusieurs siècles pour effacer le souvenir de ces divinités et faire la place du Christ. C'est ce que ce blog veut illustrer au travers de l'histoire des oratoires.

 

Les Origines des Oratoires

 

Au cours des âges, du paléolithique, au néolithique, et ensuite les périodes plus proches de nous comme l'âge du Bronze, l'âge du fer etc. le sentiment religieux s'est transmit et maintenu, au point que le grand théologien qu'est Saint Augustin (354 - 430) écrira " En vérité, cette chose même que l'on appelle aujourd'hui chrétienté existait chez les anciens et n'a jamais cessé d'exister depuis l'origine du genre humain, jusqu'a ce que le Christ lui-même étant venu, l'on a commencé d'appeler chrétienne la vraie religion qui existait déjà auparavant"

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Certaines scènes nous rappellent nos ex-voto peints, comme cette fresque de Lascaux par exemple...

Les archéologues estiment que l'homme à une pensée religieuse depuis peut être 100 000 ans avant notre ère, et au moins de façon certaine depuis Cro-Magnon, soit 40 000 ans avant notre ère, comme en témoigne les peintures rupestres; Les grottes ne sont pas des sépultures, mais des sanctuaires, André Leroi-Gourhan écrit concernant ces dessins et peintures d'animaux " Il faut pourtant considérer comme acquis notable la preuve de l'existence, au Paléolithique supérieur, non pas d'une magie de chasse, mais d'une métaphysique véritable"

 

 Les religions façonnent à leur image le paysage des pays où elles se sont développées et depuis la nuit des temps les civilisations, même les plus primitives, ont laissé l'empreinte de leurs croyances, de leurs coutumes et de leur foi au travers des monuments divers qu'elles ont érigés.

    

            Leur présence nous est devenue coutumière mais l'habitude provoque hélas un phénomène de banalisation tendant à nous faire perdre conscience de la valeur et de la signification de ce patrimoine. Il nous a donc semblé utile de rappeler leur origine et leur signification.

1- Menhir Jeanne de Belle-île (56)

            Les pierres levées, les menhirs de Bretagne et ceux de Corse (datés de 2900 à 2700 avant l'ère chrétienne ) peuvent être considérés comme les ancêtres des oratoires. La Bible fait pour sa part mention de ces pierres levées : Josué Chapitre XXIV. " 26-27 Il prit une très grande pierre qu'il mit sous un chêne qui était dans le sanctuaire du Seigneur et il dit à tout le peuple : cette pierre que vous voyez servira de Monument et de témoignage qu'elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur nous a dites ".

 

            Pierre Irigoin dans Les Oratoires de France depuis les origines signale la découverte en Egypte de la statue d'un dignitaire de l'époque d'Aménophis III ( 1400 avant J.C.) tenant devant lui un petit monument avec niche contenant la statue du dieu Moutou.

            Bien avant l'ère chrétienne les Grecs et les Romains avaient également édifié de petits monuments à leurs divinités abritant des statues dans leurs niches. A Vaison-la-Romaine parmi les nombreuses statues mises à jour celle d'Hygie, déesse de la santé, se trouve dans une niche monolithe surmontée d'un toit à deux pentes ressemblant par sa forme à de nombreux oratoires actuels.

Photo la vie du Jardin

            Michel Clair dans Massalia récemment réédité aux éditions Jeanne Laffite  donne la description de petites chapelles monolithes fermées de trois cotés et couvertes par un toit à deux pentes en forme de fronton, à l'intérieur de cette niche, taillée en haut relief à même la pierre, la statue de la déesse Artémis assise sur une banquette et datant du VI siècle avant Jésus Christ.

 Déesse Artémis de Marseille - VI av JC

            D'après le professeur Tucci, cité par Samivel " les Chortens aussi abondants au Tibet que nos oratoires en pays chrétiens ( sont construits) afin de rappeler quelque fait particulier pour le salut de celui qui l'érige ou de ses parents, ou encore en tant qu'ex-voto et témoignage d'action de grâce "

            Il semble que le plus ancien oratoire signalé en France soit celui de Conques. Situé sur l'emplacement d'un gîte d'étape des pèlerins de Compostelle il aurait été détruit par les Francs, puis reconstruit au VIIIe siècle. Les sarrasins le démolirent à leur tour, reconstruit par les Bénédictins sous Louis le Débonnaire il fut de nouveau démoli vers 1561 par les protestants. Les ruines ayant été repérées par Prosper Mérimé au XIVe siècle il fut sauvé d'une ruine définitive.

            A Connangles (Jura), autrefois possession de l'Abbaye Bénédictine de Casa-Déi, l'oratoire Notre-Dame du Puy, restauré à plusieurs reprises, porte la date de 1080 proche de celle de la fondation de l'Abbaye de La-Chaise-Dieu dépendant de celle de Casa-Déi.

 

            L'inscription, relatant un fait historique, gravée au siècle dernier sous la niche de l'oratoire Saint-Pierre à Six-Fours (Var) ferait remonter sa construction initiale au Xe siècle :

  " Aux Six-Fournais qui arrêtèrent les invasions ennemie par la victoire décisive de Malgineste remportée ici sur les pirates sarasins le 1er août de l'An 950 Oratoire commémoratif élevé au Xe siècle "

 

            Les premiers documents écrits concernant les Montjoies-Oratoires figurent dans les chroniques de Saint Denis vers 1270 . Ils figurent sur les enluminures des frères Limbour illustrant Les Très Riches Heures du Duc de Berry conservé au musée Condé de Chantilly.

 

7- Montjoie

  • L'illustration du calendrier du mois de mars représente des scènes de la vie champêtre au pied du château de Lusignan ; à l'intersection des chemins qui séparent les pièces de terre s'élève un de ces petits monuments servant de signal, de bornes appelés Montjoies.

  • La scène de la Rencontre des Mages a lieu à un carrefour marqué par une Montjoie délicatement ouvragée. ( Au temps des croisades il y avait une Montjoie qui signalait aux pèlerins venus de Jaffa l'endroit d'où l'on apercevait Jérusalem). Du carrefour on aperçoit les monuments d'une ville sensée être Jérusalem ; en fait ces monuments sont aisément reconnaissables s'agissant de la Sainte Chapelle, le palais, Notre-Dame et sur la hauteur l'Abbaye de Montmartre.

            Plusieurs de ces monuments ont résisté durant cinq siècles car ils figurent sur le plan de Paris de Turgo établi en 1739.

            A coté de ces Montjoies il y a lieu de noter sur l'enluminure du Psaume CXXVI de David le Roi David agenouillé en prières devant un oratoire semblable à ceux que nous connaissons de nos jours.

 

            Directement dérivés de ces montjoies, les "Aiguilles" de Figeac datent du XIVe siècle. Hauts fûts Hexagonaux, dont la base repose sur quatre marches, comportant une petite niche destinée à abriter une statue. La partie supérieure de ces fûts se termine en flèche élancée surmontée d'une croix. Il existe encore deux de ces aiguilles sur les sept érigées à l'origine pour marquer les limites de la "sauveté" ( droit d'asile) de l'Abbaye de Figeac dont la construction remonterait au XIIIe siècle.

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             En s'intégrant dans le paysage de nos campagnes les Oratoires constituent un des éléments essentiels de notre patrimoine rural. Souvent situés à des carrefours, pour signaler le chemin à suivre pour parvenir à une chapelle rurale à un ermitage ou un lieu de pèlerinage, leur érection a été notamment édictée par Louis XIV dans son ordonnance sur les Eaux et Forêts de 1669 : " Ordonnons que, dans les angles ou coins des places, croisées, trivières et biviaires, qui se rencontrent ès grandes routes et chemins royaux des forêts, nos officiers de maîtrises feront incessamment placer des croix, poteaux ou pyramides à nos frais, avec inscription et marques apparentes du lieu où chacune conduit "

 

Dans sa préface des  Oratoires des Alpes de Haute-Provence  le professeur J. Chélini nous invite à contempler les paysage de la France " Ils sont partout marqués par les symboles chrétiens, cathédrales, églises, monastères, chapelles, oratoires quadrillent nos terroirs. La croix se dresse partout sur le bord des chemins, aux carrefours des villes et des campagnes. Les oratoires sont les plus modestes de ces témoins, mais peut-être les plus nombreux "

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 Texte de Jean Dieudé, sur la base du livre de Pierre Irigoin : Les oratoires de France depuis les origines.


 

Connaissance et Sauvegarde
des Oratoires


Le Site de nos activités : www.les-oratoires.asso.fr 

 

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et le site de l'inventaire national :

La Base de Données www.oratoires.com

 

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Pour nous contacter, courriel :  oratoires.asso@gmail.com
ou téléphone au (33)  06 16 76 19 09

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

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25 janvier 2014

L'origine multiple de l'oratoire Chrétien

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divers oratoires

Diversité des origines des oratoires, selon une étude de Paul Dieudé

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